Le savon anti-malaria pour prévenir le paludisme

17 juillet 2013

Le savon anti-malaria pour prévenir le paludisme

L’un est Burkinabè et l’autre est Burundais. Près de quatre mois après leur sacre pour l’obtention du premier prix de la compétition internationale d’entrepreneuriat social à Berkeley (site en anglais) en Californie. Moctar Dembélé et Gérard Nyondiko ont eu le temps de savourer leur succès international. Néanmoins, ils continuent d’améliorer le Faso Soap pour que ce projet soit effectif. Voici l’interview des inventeurs du Faso Soap ou le savon anti-malaria.

Moctar et Gérard fabriquant des échantillons du Faso Soap
Moctar et Gérard fabriquant des échantillons du Faso Soap

A quel stade êtes vous avec le projet Faso Soap après l’obtention de votre prix?

C’était un réel plaisir pour nous d’avoir remporté ce prix. C’est la première fois qu’une équipe africaine arrive à remporter le premier prix d’entrepreneuriat social à Berkeley et le prix du public. Nous avons cru en notre projet et nous avons su le porter loin. Donc en nous donnant ce prix, on nous a fait confiance tout en nous encourageant à aller de l’avant. Nous essayons de le perfectionner tout en avançant dans nos études. Il y a encore des analyses complémentaires à faire pour que le Faso Soap puisse respecter les normes internationales de l’OMS avant sa commercialisation et son utilisation.

Comment le projet Faso Soap a-t-il commencé ?

Avant d’intégrer le 2ie, je travaillais déjà dans mon pays et j’avais pour ambition d’être un jour entrepreneur, de faire quelque chose pour la société. Donc quand je venais au Burkina, j’avais l’idée de monter un projet. Et heureusement pour moi, notre programme de formation a commencé avec le cours de création d’entreprise et de business plan. C’est ainsi que des groupes de travail ont été formés et nous nous sommes retrouvés dans le même groupe et nous avons travaillé pour développer le projet Faso Soap.

Pourquoi un savon contre le paludisme ?

Le paludisme parce que même si les populations ne s’en rendent pas compte, c’est l’une des maladies les plus dangereuses et aussi la première cause de mortalité en Afrique devant même le SIDA. Ce qui veut dire que c’est un problème de santé public. Cela nous a conduit à penser à une solution préventive. En raison de la pauvreté, les moyens de prévention tels que les moustiquaires, les sprays et crème anti-moustiques sont pour la plupart inaccessibles  et nous avons aussi voulu innover en la matière.

Comment le Faso Soap agit-il en tant que moyen préventif contre le paludisme ?

Notre savon est à multiple usage. Il peut être utilisé pour la lessive, la vaisselle et aussi pour se laver. Une fois que ces eaux usées sont déversées, elles s’attaquent aux larves des moustiques et empêchent leur développement et leur prolifération. En Afrique, nous avons un vrai problème d’assainissement ce qui attire les moustiques, nous avons alors pensé que les eaux usées qui deviennent des nids de moustiques pourraient être la voie pour combattre ces moustiques.

Les deux inventeurs du Faso SoapPh. Kpénahi Traoré
Les deux inventeurs du Faso Soap
Ph. Kpénahi Traoré

Beaucoup de projets se révèlent à long terme inefficace ou révèlent des risques insoupçonnés, que prévoyez-vous si cela arrivait ?

C’est pour éviter ce type de désagrément et pour ne pas mettre la vie des populations en danger que nous n’avons pas immédiatement lancé notre savon. C’est un produit que nous voulons international et qui soit distribué à grande échelle. Il faut donc faire toutes les vérifications possibles Nous voulons avant tout prouver son efficacité et nous prévoyons des tests dans d’autres laboratoires accrédités afin de vérifier si le Faso Soap ne causera pas plus tard des effets secondaires.

Partagez

Commentaires

Osman Jérôme
Répondre

Le projet est hyper-intéressant. Surtout que le paludisme est une maladie qui gagne sournoisement en popularité à travers le monde. Je souhaite grand succès à eux. Et merci a toi de nous avoir permis de lier connaissance avec ces gars d’un optimisme débordant.

DanyeL Manda
Répondre

c'est super de savoir que ce savon est déjà en phase expérimentale j'espère qu'il sera vite sur le marché, ce serait un vrai soulagement pour les populations Africaines.

Kpénahi Traoré
Répondre

Merci Danye.

Karim Diarrassouba
Répondre

Félicitation. Courage et plein succès au projet Faso Soap