28 février 2013

Elles font le FESPACO 2013

 

Euzhan Palcy
Euzhan Palcy

La 23e édition du Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou est en marche depuis le samedi 23 février 2013. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la part belle est faite à la gent féminine. Tous les cinq jurys des compétitions officielles sont présidés par des femmes.

Euzhan Palcy, Wanjiru Kinyanjui, Osvalde Lewat-Hallade, Jackie Motsepe e Beti Ellerson. Elles ont chacune un parcours singulier, une histoire différente, mais elles ont tout de même un point commun et un seul événement les réunis, la 23e édition du FESPACO. portraits de ces femmes qui comptent à la biennale 2013.

Euzhan Palcy, présidente du jury long métrage pour l’Etalon d’Or de Yennenga

Elle est la première réalisatrice noire à avoir obtenu une production d’un grand studio hollywoodien, la seule femme sous la direction de laquelle l’acteur américain Marlon Brando s’est prêté au jeu de la caméra. Scénariste-réalisatrice-productrice, Euzhan Palcy a la lourde tâche de présider le jury de la compétition officielle pour l’Etalon d’or de Yenenga. Diplômée de l’Ecole de Cinéma Louis Lumière, Euzhan Palcy est également titulaire d’une licence en Littérature Française et en Théâtre, d’une Maîtrise en Sciences Humaines, d’un Diplôme d’Etudes Approfondies en Art et Archéologie.

Bardée de diplômes, cette native de la Martinique ne cache pas son engagement pour les droits civiques des minorités, particulièrement la cause noire comme lorsqu’elle prend le risque de se faire arrêter par les services secrets sud-africains en se présentant sous un faux nom et se faisant passer pour une chanteuse pour pouvoir rentrer en Afrique du Sud et filmer les réalités de l’apartheid. C’est ce même engagement qui lui inspire la plupart de ses films dans lesquelles elle traite des problèmes sociaux et d’identité culturelle. « Rue Cases Nègres », son premier long métrage lui a permis de remporter en 1984 plus de dix-sept prix dont le Lion d’Argent de la Mostra de Venise et le César de la Meilleure Première Œuvre de fiction. « Une Saison Blanche et Sèche »  pour lequel elle reçoit le prix Orson Welles pour l’importance et la qualité cinématographique de son travail. En 1989, Glamour magazine la désigne comme faisant partie des “10 most inspiring women”, l’une des 10 femmes les plus influentes. C’est donc une femme audacieuse, charismatique et pleine d’expérience qui dirigera le jury de ce 23e FESPACO.

Wanjiru Kinyanjui, présidente du jury court métrage et films d’écoles: Elle nous vient de l’Afrique Australe et fait partie de ces femmes qui croient en la force de l’image et qui ont décidé de se servir de la caméra pour montrer le quotidien d’une société, la leur. A ce sujet, elle dira «  qu’on devrait donner l’opportunité à la femme de définir sa place dans la société. Et le cinéma, parce qu’il permet de se projeter autant que possible dans un monde futur qui n’est pas nécessairement la réalité actuelle du monde, est une grande opportunité pour cela ». Wanjiru Kinyanjui est née à Nairobi au Kenya, en 1958. Elles obtient ses diplômes au Canada et en Allemagne où elle a étudié la littérature anglaise et allemande et le cinéma à l’Ecole de Cinéma et de la Télévision de Berlin. Après sa formation et de retour dans son pays, elle réalise environ une dizaine de films documentaires, « Telephone call from Africa » ,  « African children », « Say No to poverty »? entre autres. Mais son premier long métrage de fiction « La bataille de l’arbre sacré » voit le jour en 1994. En plus de réaliser des films, Wanjiru Kinyanjui enseigne le cinéma à l’Université Kenyatta de Nairobi. Elle est présenté dans son pays et sur le plan international comme faisant partie de ceux qui ont contribué à faire asseoir le cinéma au Kenya et qui ont apporté une touche de création à la culture kenyane.

Osvalde Lewat-Hallade, présidente du jury documentaire: Sa particularité à elle, c’est d’être passé du journalisme au cinéma. Osvalde Lewat-Hallade est la présidente du jury documentaire. Elle a signé de nombreux articles à caractère socioculturel dans Cameroun tri­bune et se positionne comme la voix des sociétés marginalisées, en témoigneront ses futures réalisations. Osvalde Lewat-Hallade a commencé sa carrière journalistique dans les années 90 avant d’être lauréate d’un concours de la télévision canadienne destinée aux jeunes réalisatrices africaines. C’est ainsi qu’elle intègre l’Institut National de l’Image et du Son (INIS) de Montréal. Après sa formation et outillée pour s’exprimer avec une caméra, Osvalde Lewat-Hallade réalise en 2000, son premier documentaire « Upsa’Yimoowin, le calumet de l’espoir ». Le deuxième, « Itilga, les destinées », suivra une année plus tard.  Elle enchaîne alors les réalisations et commence à se faire remarquer. « Au delà de la peine » tourné dans la prison centrale de Yaoundé sort en 2003. Cet documentaire, primé plusieurs fois dans les Festivals.  Ses deux dernières réalisations « Un amour pendant la guerre » en 2005 et « Une affaire de nègres », tourné en 2007 vont défi­ni­ti­ve­ment lui coller l’étiquette d’une cinéaste engagée.

Jackie Motsepe, présidente du jury TV et Vidéo: Dix-sept ans de carrière dans la radiodiffusion et l’industrie cinématographique de son pays l’Afrique du Sud, le petit écran n’a plus de secrets pour Jackie Motsepe. Responsable des produits, Directrice du marketing de la consommation, Vice présidente du Conseil d’administration et aujourd’hui Chargée des acquisitions et des coproductions de contenus internationaux. Ce sont ces différents postes que Jackie Motsepe a occupés à la South African Broadcasting Corporation (SABC) en gravissant des échelons au fil des ans. Cette productrice chevronnée n’a pas construit sa carrière qu’à la SABC, où elle a passé sa première expérience professionnelle. Jackie Motsepe a également travaillé en tant que responsable de la promotion de l’industrie cinématographique sud-africaine à la Fondation nationale du cinéma et de la vidéo  (FNCV) dans son pays. Jackie Motsepe préside le jury TV et Vidéo à cette 23e édition du FESPACO.

Beti Ellerson, présidente du jury films de la diaspora: Maître de conférence dans plusieurs Universités américaines, Beti Ellerson a parcouru le monde pour animer des rencontres internationales, des conférences et des colloques. Doctorante en African Studies à la Howard University aux Etats-Unis avec une spécialisation en « African Cinema Studies » et en « Women Studies », Beti Ellerson a toujours été intéressée par l’engagement en faveur des causes de la femme dont elle a fait son cheval de bataille.

Après l’obtention de ses diplômes, elle est aussi passée à la production d’une série « Reels of colour » de 27 épisodes diffusée aux Etats-Unis entre 1997 et 2000. Deux ans plus tard, elle se met à la réalisation avec le documentaire Sisters of the screen : African Women in Cinema qui donnera son nom au centre de recherche qu’elle fonde en 2008, The African Women in Cinema, le Centre pour l’étude et la recherche des femmes africaines dans le cinéma qu’elle dirige. Cette universitaire américaine a été récompensé du prix de la femme du cinéma africain en 2011, par les femmes cinéastes du Zimbabwe.

Alors mesdames et messieurs les cinéastes, les sorts de vos films sont entre les mains de cinq femmes du Fespaco.

 

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