Au secours ! La politique en souffrance au Burkina Faso

Article : Au secours ! La politique en souffrance au Burkina Faso
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4 décembre 2012

Au secours ! La politique en souffrance au Burkina Faso

Plaque indicatif de la CENI (Commission électorale nationale indépendante) du Burkina. Ph. News.Ouaga.com

Du 17 au 30 novembre 2012, le Burkina Faso a vécu à l’heure des élections législatives et municipales couplées. Les affiches, les gadgets, de l’argent, tous les moyens étaient bons pour courtiser un électorat en majorité analphabète. En attendant les résultats de ces élections qui se sont déroulées le dimanche 2 décembre, on peut pousser un ouf de soulagement. On pourra enfin passer à autres choses. Les candidats à la députation et à la municipalité nous ont désillusionné par la platitude de leurs messages politiques et nous assez gavés avec des promesses de campagnes qui ne sauraient encore convaincre plus d’un au Burkina Faso tant on en a entendu des promesses non tenues depuis des années. Mais rien y fait, les choses n’ont jamais changées, pour ne pas dire que la situation s’empire de jour en jour au pays des hommes intègres. Des candidats à la députation qui ont comme arguments la construction d’école, ou encore donner la moitié de leur salaire aux citoyens, soyons réalistes, les députés ne siègent pas à l’Assemblée nationale pour construire des écoles ou des hôpitaux mais pour proposer et voter des lois. Je ne connais pas jusqu’à ce jour un politicien quelque soit sa bonne foi, qui a donné une partie de son salaire à son peuple. Des candidats municipaux qui ont parlé de tout et de rien sauf l’essentiel pour le développement d’une commune. Les infrastructures routières, sanitaires, les problèmes de logements… allez-y comprendre.

Ce qui aura surtout marqué cette période électorale, c’est le déroulement de la campagne électorale qui n’a pas différé de celles des années précédentes. Même stratégie de distribution de tee-shirts, de casquettes, de quelques billets de banque par ci et par là et le tour est joué. Mais le pire de cette campagne électorale et qu’on ferait vite d’effacer de nos mémoires, c’était le niveau du débat politique qui n’a pas volé très haut. Ce qui devait être l’occasion pour les partis politiques et leurs représentants de défendre leurs programmes et convaincre les électeurs qu’ils sont dignes de confiances et qu’ils mérite d’être leurs communaux et représentants à l’Assemblée nationale est devenue une tribune d’étalage de leurs insuffisances en culture politique et de leur ignorance. En lieu et place de débats intellectuels et cohérents, les candidats ont servi aux téléspectateurs des moments de désolation, de duperie en tous genres et ils ont fait montre de leur déconnection totale de la vie réelle dans leur pays. Ils se sont livrés à des réflexions qui n’ont parfois ni queue ni tête. C’est à croire que certains représentants de partis se sont trompés de place et se sont donc retrouvés là par erreur. Dire que ce sont ces gens qui représenteront le peuple. Qu’iront-ils défendre à l’Assemblée nationale s’ils ne sont même pas en mesure de tenir un débat et d’expliquer leurs programmes ou leur idéologie politique pendant cinq minutes? Ils doivent comprendre qu’on en vient en politique comme si on rentrait dans un marché.

C’était décevant de savoir que notre pays qui n’hésite pas à vanter ses mérites en matière de médiation et de facilitation puisse avoir des politiciens d’une telle médiocrité. La Télévision nationale du Burkina (TNB) qui rappelle ci souvent et fièrement sa présence sur satellite a fait voir au monde extérieur qui a sans doute été ébahi et amusé à la fois de découvrir cette facette de ceux qui se disent politiciens au Burkina Faso. C’est l’image du pays et la crédibilité de nos politiques qui en ont aussi pris un coup.

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