Quand le ministre de la communication clash les journalistes burkinabè

Article : Quand le ministre de la communication clash les journalistes burkinabè
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20 novembre 2012

Quand le ministre de la communication clash les journalistes burkinabè

 

Le Ministre Alain Edouard Traoré  Ph.l’Observateur Paalga 

Quand on s’indigne parfois que le journaliste n’est pas respecté en voilà une preuve. « Nos journalistes manquent de professionnalisme (…) Ils sont les premiers à critiquer, mais ont horreur de la critique. Aussi, ils semblent ne pas être conscients de leur responsabilité sociale à ce stade de la démocratisation (…) En même temps, ils veulent la dépénalisation, en même temps ils s’enfoncent dans le mensonge. Ils pensent détenir toute la vérité de la société, ce qui n’est pas évident. Et quand ils dérapent, ils ne veulent pas qu’on parle. Comme si c’était un crime de lèse-majesté. Mais les journalistes ne sont pas des majestés ».  Ce sont les mots  lancés aux journalistes par leur ministre de tutelle, Alain Edouard Traoré lors d’une conférence de presse donnée le 8 novembre dernier à Bobo Dioulasso, en prélude à la célébration de la fête nationale du Burkina Faso le 11 décembre prochain.

Alain Edouard Traoré faisait sans doute référence au dérapage du directeur de publication du journal l’Ouragan qui a été condamné à 12 mois de prison ferme, 6 mois d’interdiction de paraître et 4 millions de FCFA de dommages et intérêts. Il a été condamné le 29 octobre dernier par le tribunal correctionnel de Ouagadougou pour avoir diffamé le procureur du Faso. A ce que je sache, les journalistes n’ont pas cautionnés les égarements de leur confrère, même s’ils ont par contre déploré la lourdeur de la peine. Ce qui légitime.

Comment les journalistes ont-ils réagit face à ces attaques ? Ce qui est certain, c’est qu’ils n’ont pas eu la langue de bois. Ils n’ont pas tardé à réagir les uns sur les réseaux sociaux, les autres à travers leur quotidien. On peut ainsi lire sur la page facebook de Ladji Bama qui se demande si « le fait qu’un seul élément trébuche suffit pour s’en prendre aussi brutalement à toute une corporation ? » Abdoul Razac Napon lui pense que « cette affaire Ouragan est une occasion inespérée pour casser du journaliste ». Le quotidien L’Observateur Paalga dans un écrit de sa parution du lundi 19 novembre si Alain Edouard Traoré un ministre de tutelle ou un père fouettard.

Monsieur le ministre, n’oubliez pas que votre Premier ministre Luc Beyon Adolphe Tiao est un journaliste. En vous en prenant à ses confrères, vous vous en prenez a lui aussi qui même s’il ne pratique plus le métier reste un journaliste.

Alain Edouard Traoré n’a pas intérêt à se mettre les journalistes à dos. Eux qui sont ses premiers collaborateurs quant il s’agit de donner de la visibilité à ses tournées ou à ses

conférences de presse hebdomadaires afin d’informer l’opinion publique sur l’action gouvernementale. On peut le dire, il vient de commettre une erreur en s’attaquant maladroitement aux journalistes burkinabè, eux qui semblent d’ailleurs ignorer la force qu’ils ont de changer le cours du monde, le pouvoir qu’ils ont de s’imposer. Imaginons que les médias décident de boycotter ces conférences de presse et autres activités initiées par le ministère de la communication ?  Ou encore suspendre pendant deux jours toute couverture médiatique des actions du gouvernement ? Mais je peux encore rêver, même si les journalistes décidaient de procéder ainsi pour exprimer leur mécontentement, il y aura toujours des canards boiteux pour affaiblir la lutte.

Je me souviens d’un spot publicitaire de Reporters sans frontière qui disait « que serait le monde sans les medias ? » Pour ne pas paraphraser, moi je dirai que serait le poste de ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement sans les journalistes ? Donc balle à terre comme on le dit dans le jargon familier.

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Commentaires

Bassératou
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Salut, je suis Bassératou KINDO. Et je suis auteur de l'article sur les propos "déplacés" qu'auront tenu le ministre de la communication à l'encontre des journalistes. Je dois dire que je suis écoeurer de voir que l'organe (www.lexpressdufaso.com) dans lequel ces propos sont rapportés n'est pas cité dans l'article, ni dans celui de l'Observateur...

Kpénahi Traoré
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Salut, J'ai cité les sources que j'ai utilisées. Si je n'ai pas cité l'express du Faso, c'est que je n'ai vu cet article.merci.