Si le ridicule tuait !
Le 6 novembre, l’un des derniers dinosaures africains, le chef d’Etat camerounais, Paul Biya fêtait en grande pompe, les 30 ans de son accession sur le trône du palais d’Etoudi. Et quelques jours avant, le 26 octobre, c’était l’ouverture officielle du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou, SIAO qui a pris fin le dimanche 4 novembre 2012. Vous me direz sans doute quel est le lien entre ces deux événements ?
Voilà les faits. La cérémonie d’ouverture du SAIO a été marqué par un incident que je qualifierai avec humour d’artistico-politique ou politico-artisanal, le griottisme d’un artiste camerounais dont le nom le nom a vite fait d’être oublié. Ce dernier a vécu un moment de solitude quand il a demandé aux invités de la cérémonie d’ouverture du SIAO le 26 octobre dernier de chanter avec lui et que personne ne s’est laissé emporté par cette plaisanterie au goût amer. En tout cas, un sentiment de confusion et de malaise se lisait sur les visages des autorités présentes ce jour là.Ces dernières étaient prises dans le piège ne sachant pas quelle attitude adopter. Entonner le refrain avec leur invité du Cameroun, applaudir ou pas ? le malaise était présent.
Quelle mouche a donc piqué cet homme à vouloir faire du griottisme en chantant la gloire du président du Faso et avec même un refrain tout trouvé « Blaise Compaoré ». Je me pose encore la question. Etait-il en panne d’inspiration ? Où espérait-il rentrer chez lui les poches pleines ? Même si le marché discographique camerounais pilule de chansons vénérant Paul Biya, il n’avait pas besoin de venir exposer son savoir-faire en techniques de camouflage pour mendier. Peut être qu’il se sentait déjà pris dans la fièvre des festivités des 30 ans de pouvoir de son président Paul Biya pour qui il avait peut être pris le soin de faire une composition spéciale.
On se serait cru à un meeting ou à une campagne électorale du Congrès pour la Démocratie et le Progrès, CDP, surtout que « les grands du pays » et du gouvernement étaient tous présents. Il devrait savoir qu’ici au Burkina Faso, le culte de la personnalité n’a pas encore atteint le niveau inquiétant qu’il a dans certains pays comme au Cameroun. Il est sans doute habitué dans son pays à faire les louanges du président à n’importe quelle cérémonie ou rencontre comme si était l’être suprême.
Après cet incident, les organisateurs du SIAO devraient être plus vigilant et rappeler aux artistes invités leur rôle qui se limite à assurer l’animation et non pas à venir jouer les porte-paroles des hommes politiques. Les campagnes électorales et les meeting politiques sont faits pour cela.
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